Un recueil qui ne pouvait que combler le passionné de créatures en tout genre que je suis. De la même façon que le règne du vivant bien réel ne cesse de m’émerveiller à travers mes voyages, celui des créatures imaginaires me transporte à chacune de mes lectures. Et ici je n’ai pas été déçu. C’est […]

Un recueil de nouvelles sur le thème de l’enquête (mêlées pour la plupart aux genres de l’imaginaire) que j’ai pris un grand plaisir à lire ! Les textes y sont variés et très stimulants pour l’imagination, de quoi donner de l’inspiration à certains. Autant dire que je suis ravi (et plutôt fier) de me trouver […]

Moana avait accueilli les latitudes plus tempérées du nord avec plaisir. Les pluies tropicales incessantes et la chaleur moite étaient devenues insupportables – presque plus que les remarques d’Eléloïm, c’était dire ! Au moins la présence des dragons avait calmé la tendance naturelle – voire surnaturelle – du demi-elfe au soliloque. Depuis qu’il avait la […]

Je ne fais jamais vraiment de fiche de lecture. Mais là, ça concerne le quotidien et le bien être de tout le monde. Ceux qui en ont la chance mangent tous les jours, c’est donc une part importante de notre vie. Savez-vous vraiment ce qu’il y a dans votre assiette cependant ? Savez-vous d’où viennent […]

Une journée de passée avec les elfes, c’était une journée de trop en leur compagnie, se dit Moana. Déjà supporter un demi-elfe jusqu’ici avait été un réel supplice, mais ce n’était rien en comparaison de ces êtres hautains, froids et dédaigneux. Quand ils avaient pris la peine d’adresser la parole à la sorcière, ça n’avait […]

Même en évitant la proximité avec la cordillère des Akanthes ou avec la côte pyrhélienne – ces deux endroits fourmillaient de monstres en tout genre –, la route entre Verteroche et Grissylve était extrêmement périlleuse. La forêt tropicale étant la partie que redoutait le plus Moana. La sorcière avait été chargée d’escorter Eléloïm jusqu’à son […]

Ils courraient tous deux à en perdre haleine à travers l’épaisse forêt. Intégralement recouverts de boue séchée, ils étaient méconnaissables et pour ainsi dire confondus avec la végétation. Le père avait emmené son fils à la chasse, puisque ce dernier avait passé ses quinze premiers hivers dans l’insouciance de l’enfance et méritait désormais de devenir […]

Depuis que la grande grippe avait frappé, le monde entier avait sombré dans le chaos. Cela semblait s’être passé il y a une éternité, mais à vrai dire, il ne devait s’être écoulé que deux ou trois mois. Le temps était assez difficile à estimer depuis que l’équilibre précaire de la société s’était écroulé ; […]

Si le monde était de fiction, alors j’appartiendrais à Victor Hugo. Et j’aurais pu me réfugier dans ses pages. Dans la réalité, il n’y a rien de sacré. Si un homme recherché se terre dans un livre, alors on n’hésitera pas à brûler le papier. Il n’y a pas de règle.

Je suis difforme. Une créature lente et faible. J’ai les jambes flageolantes, les genoux fébriles, à croire que je porte constamment le monde sur mes épaules. D’ailleurs, les rares fois où j’ai aperçu ma jeune carcasse dans une glace, je n’y ai vu que laideur, et cette excroissance sur l’omoplate qui m’empêche de me mouvoir correctement. Où que j’aille je me sens épié, fendu de bas en haut par des regards et des pensées obscures. C’est à croire que j’ai mérité ce corps, que je suis coupable d’un génocide dont j’ignore tout. Mes seuls amis ne parlent pas et ne marchent pas. Ils n’ont pas de dents et pas de bosse non plus. Ils sont ailés, et roucoulent. Ce sont des bisets, des ramiers, des colombins. Pour le commun des mortels, ce ne sont que des pigeons, des nuisibles porteurs de maladies, des parasites qui enlaidissent le paysage de la ville. Il y a quelques années encore, ils peuplaient les pigeonniers et tout le monde était content. Peu de temps après ma naissance, lorsqu’ils découvrirent que personne ne voulait les dévorer, ils ont fouetté l’air et se sont enfuis de leur cabane de bois. Un essaim de becs dans la cité. Ils l’ont envahi se sont nichés dans les aéro-gares, les zeppelins, sous les ponts, dans les fondations des bâtiments. Ils se sont collés à la ville et ont trainé leurs pattes dans les parcs, les jardins, sur les fiacres, les toits, les monuments. Ils m’ont trouvé. Je n’étais qu’un enfant, à dire vrai, j’étais une boule de chair, une boule de rien.

– L’homme est le premier artisan de son bonheur comme il l’est de son tourment.

Cardinal Elchinger

2094.

Le 21ème siècle n’est pas spirituel. Il est mondialiste. Tel un venin s’infiltrant dans les veines d’une société malade, la mondialisation absolue est le seul cap vers lequel s’orientent les États développés. De cette politique d’uniformisation complète d’un mode de vie rongé par un incessant sprint à la consommation, des hyper-structures composées de centaines de molécules entrepreneuriales émergent et prennent d’assaut les marchés boursiers. Afin de répondre aux demandes incessantes de population possédées par un excès de tout et tout de suite, la qualité des produits est reléguée puis congédiée dans l’ombre de quotas journaliers à effectuer afin de maintenir les profits et satisfaire une demande désespérément aveugle. Dans cet océan transactionnel où l’on jongle avec des fortunes en quelques fractions de secondes, les pays aisés se métamorphosent peu à peu en photocopies ectoplasmiques d’une cité capitaliste standard ; dans le vieux ou le nouveau monde, les centres villes se suivent, se singent et ne cessent de se ressembler.